Salut Bernard

De ton ami Roger

Salut Bernard
La nouvelle de ta mort nous a bouleversés.
Nous la ressentons comme une anormalité flagrante. Toi qui avais fait de ta vie un combat contre les injustices c’est toi et ta famille et tes nombreux amis qui en sont victimes aujourd’hui.

Nous avons partagé tant de choses ensemble. C’était plus que de l’amitié.

Récemment encore nous partions tous les premiers samedis du mois quand nous le pouvions au Cercle de Silence à Bressuire. Pour moi comme pour toi et d’autres les atteintes à la dignité humaine nous étaient insupportables. Nous les ressentions comme telles. Dans tous les combats, pacifiques, que nous avons pu mener nous mettions la personne au centre de nos préoccupations. Notre souffrance était de ne pas toujours être compris.
Tous les engagements que tu as pris étaient au centre de ta vie. Tu portais tous les soucis de ce milieu rural que nous aimons tous, avec tous ses acteurs, qu’ils soient ouvriers, paysans et autres, que ce soit au niveau professionnel, coopératif, syndical, municipal sans oublier la famille que tu chérissais particulièrement et qui pour toi était la finalité.
Combien de fois je t ai entendu dire par rapport à certaines situations : c’est pas normal et tu essayais de trouver des solutions notamment pour les plus démunis.
Tu pensais, nous pensions que chacun devait trouver sa place dans la société dans une juste répartition des richesses, que les uns n’écrasent pas les autres. Adhérer dès le début aux Paysans Travailleurs puis la Confédération paysanne n’était pas le choix le plus facile. Nous pensions que le monde rural avait besoin du plus grand nombre, la solution n‘était pas dans l’agrandissement à tout prix. Pas facile d’aller à contre courant. La solidarité pour toi comme pour nous  était une valeur primordiale. Quand tu intervenais c’était à la fois avec fermeté et discrétion avec l’avantage de ne pas dire un mot de trop.
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Récemment lors de la commémoration des douloureux événements de Montravers, en cheminant nous évoquions les conflits en cours, nous parlions de réconciliation, il faut tourner la page, disions nous, mais prudemment, ne pas l’effacer c’est tout le sens du devoir de mémoire, mais en écrire une nouvelle. Reconnaître que chaque civilisation a ses valeurs, ne pas voir dans l’autre un ennemi ou un adversaire mais un ami et un frère, pour un enrichissement mutuel. Là tu parlais, nous parlions, de fraternité.
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Il nous va falloir faire sans toi maintenant, mais nous  puiserons notre force dans le souvenir de ce que nous avons pu vivre ensemble.
Mes derniers mots sont pour Thérèse, tes enfants et petits enfants arrachés à ton affection, ils savent combien ils ont été aimés.
Part en paix Bernard
 
 

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